Théories et modèles (Les grandes théories : la structuration adaptative) mardi, Déc 15 2009 

GCO-1001

LA STRUCTURATION ADAPTATIVE DE POOLE

1- Le modèle

1.1 Problématique

-La question à l’origine de cette théorie est celle de savoir comment les groupes se constituent (deviennent ce qu’ils sont : fermés / ouverts / agressifs / inefficaces ou efficaces …) et comment ils changent ?

-Il s’agit de savoir si les groupes tendent toujours à la stabilité (à se reproduire / se perpétuer) ou peuvent changer leur dynamique (et comment) et si par ailleurs les membres d’un groupe sont libres d’agir comme ils l’entendent ou s’ils sont déterminés par la structure sociale.

-Il y avait déjà des théories des groupes mais, Poole était insatisfait parce que ces théories étaient :

  • 1. Déterministes parce qu’elles prétendent que la façon (lente / rapide ou conflictuelle / agressive) dont un groupe arrive à une décision et ce qu’est la décision à laquelle il arrive (bonne VS mauvaise) dépend des structures sociales ou éléments tels que :

a. La composition du groupe (démographies).

b. Les réseaux de communication : réseau centralisé (une personne contrôle la situation) VS décentralisé (tout le monde participe)

  • 2. Linéaires (ou à séquence unique) parce qu’elles (ces théories) prétendent que tous les groupes passent par les mêmes phases suivantes:

a. Phase d’orientation : il n’y a pas de focus dans les efforts – les objectifs sont vagues – les rôles ambiguës – les relations instables entre les membres – qui ont un gros besoin d’information.

b. Phase de conflit : les membres sont en désaccord sur la façon de résoudre les problèmes – ils se disputent – ils justifient leurs positions.

c. Phase de coalescence : les membres négocient paisiblement pour baisser la tension – chacun essaie de sauver la face de l’autre pour arriver à un consensus.

d. Phase de développement : les membres se concentrent sur les méthodes à adopter pour concrétiser / implanter la solution – les membres sont impliqués et excités.

e. Phase d’intégration : les membres montrent aux uns et aux autres de la solidarité et se préoccupent moins des tâches – ils se félicitent mutuellement.

Poole a des problèmes avec cette linéarité parce qu’elle implique que la communication est comme un fluide dont la forme est déterminée par le container (ces structures déterminantes que sont les tâches, les biographies, les réseaux, …).

-Pour lui, la communication n’est pas déterminée par les structures (conception structuro-fonctionnaliste). Les acteurs par leurs (inter)actions déterminent les rôles, les réseaux et autres tâches.

1.2 La structure

  • 1) L’interaction est ce que se font les membres les uns les autres.
  • 2) Les règles sont des formules ou des recettes implicites relatives à la manière de faire les choses, au comment, programmes, plans, méthodes. Ce sont des propositions qui indiquent comment on doit faire les choses ou aussi, indiquent ce qui est bon ou mauvais.
  • 3) Les ressources font référence à tout ce que les gens utilisent dans l’interaction : (expertise, qui on connaît, compétence communicationnelle) personnalité, habiletés, connaissances, possessions matérielles, statuts et autres (beauté physique ou attraits). Ces ressources ont la caractéristique d’être limitées et inégalement distribuées (d’où des différences de pouvoir …)
  • 4) La production d’un système arrive quand les gens, en communiquant (interaction) utilisent des règles et des ressources.
  • 5) La reproduction arrive quand les règles et les ressources utilisées dans l’interaction renforcent les caractéristiques du système en place et maintiennent le statu quo.
  • 6) Il y a appropriation quand les règles et les ressources sont empruntées d’autres systèmes sociaux d’où proviennent les membres du groupe. Ces règles et ressources vont donc être adaptées aux besoins du groupe et des membres.

Principes et processus de l’interaction sociale (Définition, Habermas et l’agir communicationnel) lundi, Déc 7 2009 

GSO-1003

HABERMAS ET L’AGIR COMMUNICATIONNEL

1- Le modèle de la communication selon Habermas

  

La communication selon Habermas

  • La communication repose sur un contrat social.  Un consensus de la population pour réaliser quelquechose en société. 
  • La communication vise l’intercompréhension et le consensus à travers un ensemble plus ou moins bien défini d’ententes intersubjectivement partagées
  1. Entente:  accord entre 2 ou plusieurs parties
  2. Intersubjectivment: entre sujets engagés dans l’action
  3. Partagée: vécue et comprise par les parties

2- Le modèle de l’interaction selon Habermas 

L’interaction sociale selon Habermas

 

  • Structuraliste: Les structures aliènent l’homme.  De la pensée de Rousseau : « L’Homme naît bon, et c’est la société qui le corrompt. »
  • Fonctionnaliste: Causes et effets, objectifs précis.  De la métaphore du télégraphe.
  • Pragmatique: Suit une logique en s’appuyant sur des faits.
  • Critique: Remise en cause des points de vue, vision souvent négative.
  • La communication est l’unique processus qui permet de construire le lien social.

 3- Habermas et l’espace public

  • L’espace public est un lieu de médiation entre l’État et la société.
  • C’est un espace qui reconnaît la discussion publique (argumentation) comme fondement de la démocratie.
  • L’espace public est beaucoup plus grand que l’espace politique parce que beaucoup plus large et comprenant tous les domaines.

3.1. La société: un réseau d’interactions (modèle)

  • La société s’entend et s’interprète comme un réseau d’interactions entre individus.
  • 2 types d’actions sociales:
  1. Agir stratégique: gagnant/perdant, logique instrumentale, rapport de force
  2. Agir communicationnel: notion de partage, entente des partenaires
  • Les conditions au consensus communicationnel (Lien avec socio po):
    • Prétention à la validité
    • Partage intersubjectif des prétentions
    • Possibilité d’argumentation

En somme, nous savons que l’interaction est un processus continu (1); centré sur le partage de significations, valeurs, normes, etc. (2); omniprésent, soit qu’il est impossible de ne pas communiquer (3); qui ne vit que par les langages, et non pas que par les mots (4); prévisible, parce que gérer par des normes (5); qui se vit d’égal à égal ou à la verticale (6); transactionnel, les échanges d’informations de Watzlawick (7); qui comporte des transactions symétriques (ou asymétriques) et complémentaires (8); qu’il s’effectue à 2 niveaux : contenu et relation (9); qui repose sur des ententes intersubjectivment partagées (10); dans lequel les participants jouent un rôle, établit en fonction des intentions de chacun (11); qui se vit comme une action, de deux types soit: stratégique et communicationnel (12); à travers l’argumentation, sur l’espace public (13).

Principes et processus de l’interaction sociale (Goffman et l’interactionnisme social) lundi, Déc 7 2009 

GSO-1003

INTERACTIONNISME SOCIAL

1- Erving Goffman : L’analogie du théâtre (la mise en scène de la vie quotidienne)

  • L’identité d’une personne se construit dans son rapport avec autrui.
  • Le lien social existe aussitôt que le verbal et le non-verbal interviennent.  Bref, aussitôt que l’on a conscience de l’autre.
  • La société est un ensemble de liens sociaux, une interrelation des individus.
  • Le groupe est un ensemble de personnes coopérant à la mise en scène d’une routine d’interactions particulières.
  • Les 3 principes d’interaction en société chez Goffman(modèle)
  1. Chaque être humain joue un rôle dans chaque situation d’interaction.
  2. Chaque situation d’interaction se construit autour d’une mise en scène qui répond des rôles joués par chaque participant au rituel d’interaction.
  3. La capacité d’un participant à tenir un rôle commande l’accord plus ou moins explicite des autres participants.
  • Les 8 étapes du rituel d’interaction chez Goffman
  1.  
    1. La rencontre de 2 ou plusieurs acteurs en situation d’interaction sociale.  Peut être virtuelle, mass-médiatisée (lien avec le public de Tarde), seulement par la voix, par son absence, il faut avoir un lien.
    2. La présence d’un contexte d’interaction qui va influer sur le rituel qui prendra place.  Il est issu de normes, de valeurs, de règles, etc.  Il régit la communication qui s’en suit et sera répété dans une situation semblable.
    3. La présentation de soi: le choix d’un rôle et la présentation de ce choix aux autres acteurs.  Ce choix de rôle pose les premières balises de la relation.  Dans la perspective d’un théâtre quotidien, on adopte le rôle qui convient à la situation.
    4. L’acceptation par l’autre du rôle proposé.  Attente mutuelle nécessaire car les pouvoirs ne sont que symboliques, ils doivent être acceptés pour exister.
    5. L’obligation de maintenir une cohérence entre le choix du rôle et les comportements et attitudes qui s’y rattachent en situation d’interaction.  Cohérence nécessaire avec les valeurs aussi.
    6. Dans chaque rôle, des aspects de la personnalité de l’acteur sont mis en valeur et d’autres cachés.  Le choix dépend du contexte.  Pour Goffman l’authenticité n’existe pas parce qu’on doit toujours cacher une partie de soi.
    7. Le rôle peut être « vrai » ou « faussé » selon que l’acteur est en mesure ou non de maintenir son rôle dans la relation.  Souvent démontré par le non-verbal.  Parfois imposé par la vision de l’entreprise ou du milieu de travail.
    8. Dans une relation, les acteurs ont tendance à vouloir maintenir les rôles tels qu’ils ont été préalablement établis.  Ce maintient est un des objectifs de l’interaction.  On tend toujours vers la moyenne, c’est le rôle de la communication.  On vise toujours un maintien des acquis, des normes, etc.