Principes et processus de l’interaction sociale (Goffman et l’interactionnisme social) lundi, Déc 7 2009 

GSO-1003

INTERACTIONNISME SOCIAL

1- Erving Goffman : L’analogie du théâtre (la mise en scène de la vie quotidienne)

  • L’identité d’une personne se construit dans son rapport avec autrui.
  • Le lien social existe aussitôt que le verbal et le non-verbal interviennent.  Bref, aussitôt que l’on a conscience de l’autre.
  • La société est un ensemble de liens sociaux, une interrelation des individus.
  • Le groupe est un ensemble de personnes coopérant à la mise en scène d’une routine d’interactions particulières.
  • Les 3 principes d’interaction en société chez Goffman(modèle)
  1. Chaque être humain joue un rôle dans chaque situation d’interaction.
  2. Chaque situation d’interaction se construit autour d’une mise en scène qui répond des rôles joués par chaque participant au rituel d’interaction.
  3. La capacité d’un participant à tenir un rôle commande l’accord plus ou moins explicite des autres participants.
  • Les 8 étapes du rituel d’interaction chez Goffman
  1.  
    1. La rencontre de 2 ou plusieurs acteurs en situation d’interaction sociale.  Peut être virtuelle, mass-médiatisée (lien avec le public de Tarde), seulement par la voix, par son absence, il faut avoir un lien.
    2. La présence d’un contexte d’interaction qui va influer sur le rituel qui prendra place.  Il est issu de normes, de valeurs, de règles, etc.  Il régit la communication qui s’en suit et sera répété dans une situation semblable.
    3. La présentation de soi: le choix d’un rôle et la présentation de ce choix aux autres acteurs.  Ce choix de rôle pose les premières balises de la relation.  Dans la perspective d’un théâtre quotidien, on adopte le rôle qui convient à la situation.
    4. L’acceptation par l’autre du rôle proposé.  Attente mutuelle nécessaire car les pouvoirs ne sont que symboliques, ils doivent être acceptés pour exister.
    5. L’obligation de maintenir une cohérence entre le choix du rôle et les comportements et attitudes qui s’y rattachent en situation d’interaction.  Cohérence nécessaire avec les valeurs aussi.
    6. Dans chaque rôle, des aspects de la personnalité de l’acteur sont mis en valeur et d’autres cachés.  Le choix dépend du contexte.  Pour Goffman l’authenticité n’existe pas parce qu’on doit toujours cacher une partie de soi.
    7. Le rôle peut être « vrai » ou « faussé » selon que l’acteur est en mesure ou non de maintenir son rôle dans la relation.  Souvent démontré par le non-verbal.  Parfois imposé par la vision de l’entreprise ou du milieu de travail.
    8. Dans une relation, les acteurs ont tendance à vouloir maintenir les rôles tels qu’ils ont été préalablement établis.  Ce maintient est un des objectifs de l’interaction.  On tend toujours vers la moyenne, c’est le rôle de la communication.  On vise toujours un maintien des acquis, des normes, etc.

Principes et processus de l’interaction sociale (Objectif général et lien social) lundi, Nov 30 2009 

GSO-1003-00

OBJECTIF GÉNÉRAL

 

– Comprendre les principes et les processus de l’interaction sociale dans une perspective d’intervention en communication sociale. (Site web de l’UQTR)

– Comprendre la nature du lien social et être en mesure de poser un diagnostic sur la condition de celui-ci dans le contexte contemporain des études en communication sociale.

« Lorsque des personnes jusqu’alors inconnues l’une à l’autre se rencontrent, l’anonymat de leur relation qui, au mieux, ne fait que commencer à disparaître, se traduit pour eux-mêmes et pour les autres par de nombreux signes.  De même, lorsque des personnes en relation ancrée se trouvent sans encombre à portée de contact, le fait que leur relation n’est pas anonyme est indiqué.  En effet, dans les deux cas, les participants sont subtilement obligés de se traiter mutuellement de façon à révéler incidemment ces bribes d’information.  Toutes ces indications à propos des liens qui unissent les personnes, qu’elles impliquent des objets, des actes ou des expressions et à la seule exclusion de l’aspect littéral des énoncés explicites, je les nomme les «signes du lien ».

-Erving Goffman, La mise en scène de la vie quotidienne: les relations en public,

 Paris: Éditions de Minuit, 1973, p. 186.

LE LIEN SOCIAL

1- Le lien social

1.1 Nature et définition

  • Le lien social est le sens que prend une relation particulière pour un ensemble d’acteurs vivant dans des environnements conventionnés.
  • C’est un ensemble de relations sociales qui s’organisent autour de consensus plus ou moins explicites en vue de développer ou de maintenir un minimum de cohérence et de cohésion sociale.  Il implique l’existence de normes et de règles de conduite à respecter.
  • C’est une construction sociale, sur la base des relations sociales.
  • Selon Habermas, c’est un ensemble d’ententes intersubjectivment partagées. (modèle)
  • C’est un ensemble de conventions, implicites et explicites, qui dictent le comportement des membres d’une collectivité.
  • C’est un ensemble de croyances et de valeurs autour desquelles il existe un consensus au sein d’une collectivité.
  • Il est une grammaire du comportement en société.  Et un contrat implicite qui oriente les membres d’une collectivité.

 1.2 Le lien social comme objet d’étude et comme champs d’intervention

  • Goffman: L’identité d’une personne se construit dans son rapport à autrui.  L’identité résulte d’un processus complexe qui lie étroitement la relation à soi et la relation à autrui, l’individuel et le social.  Ainsi, identité égale rapport à autrui(modèle)
  • Marc Émond: Les déclinaisons de l’identité:
  1. Sentiment de soi: ce qu’on ressent à un moment précis
  2. Image de soi: façon dont on se voit dans la société à un moment précis
  3. Représentation de soi:  façon dont on se décrit, analyse de nous-même
  4. Estime de soi: façon dont on s’évalue
  5. Continuité de soi: propre perception du changement dans l’individu (stabilité)
  6. Soi intime : personne qu’on est intérieurement
  7. Soi social: identité qu’on montre aux autres dans un groupe (normes)
  8. Soi idéal: ce que l’on voudrait être (construit par l’influence de la société)
  9. Soi vécu: comment on se sent être, englobe l’identité et toutes les autres déclinaisons
  •  Mead (1): Les instances de l’identité:
  1. MOI : ensemble des rôles tenus en société, valeurs et normes de la société que l’on veut respecter
  2. JE: spontanéité et innovation personnelle, ce que l’on ressent
  3. SOI: c’est l’identité, l’association entre le MOI et le JE
  • Mead (2): La synthèse de l’identité:
  1. L’identité est un processus.
  2. L’identité est un rapport de forces entre l’individuel et le social.
  3. L’identité est une construction à travers différents types de relations sociales.
  4. L’identité se construit toujours en fonction des rapports à autrui.

2- Les types de liens sociaux

Les types d’interactions sociales

HUMAINES

MÉDIATISÉES

  • Individu-individu
  • Individu-individu
  • Individu-groupe
  • Individu-groupe
  • Groupe-groupe
  • Groupe-groupe
  • Groupe-communauté
  • Groupe-communauté
  • Communauté-communauté
  • Communauté-communauté
  • Les médias (notamment les médias de masse) sont l’intermédiaire entre ces gens, c’est la nature de cet intermédiaire qui va modifier le message.
  • McLuhan: les médias sont l’extension de l’homme.  Tout ce qui permet la communication à petite et grande échelle peut être considéré comme un média.