Sémiologie samedi, Déc 19 2009 

GSO-1004

SÉMIO

Le champ du signe

Le signe

  • Sert à désigner des choses
  • Peut avoir plusieurs significations
  • Le signe est la plus petite unité de sens du langage.
  • Tout élément que l’on peut percevoir
  • Tous les signes sont arbitraires, conventionnels et contextuels.
  • Sert à construire l’identité
  • « Ce que tu perçois, tu le nommes; en le nommant, tu le juges ; en le jugeant, tu consolides tes valeurs. »
  • « Sur le plan sémiotique, ce que l’on perçoit comme vrai, l’est! »

La sémiologie selon Ferdinand de Saussure

  • La sémiologie est la science des systèmes de signes arbitraires.
  • Le principe d’associer une réalité à un mot.

La sémiotique selon C.S. Pierce

  • La logique n’est qu’un autre concept pour sémiotique: la théorie quasi nécessaire, ou formelle, des signes.

Le signe : définitions

  • Deux champs privilégiés:
  1. la sémiologie (Saussure)
  2. la sémiotique (Peirce)

Le signe chez de Saussure

  • La combinaison du concept (signifié) et de l’image acoustique (signifiant) qui s’y rattache.
  • Signe= Sa + Sé

Le signe chez Pierce

  • Quelque chose qui est si déterminée par quelque chose d’autre (objet) et qui, par conséquent, détermine un effet sur une personne (interprétant).
  • La signification se construit selon la relation tri-relative :

Pierce vu par Hjelmslev

  • Un signe est d’abord signe de quelque chose d’autre.
  • Un signe se définit par une fonction. Un signe fonctionne, désigne, signifie.
  • Lorsque quelqu’un perçoit un signe, ce signe existe.
  • Un signe est prescriptif.

Le processus de signification : la sémiose

  • C’est une action ou influence qui est ou implique la coopération de trois sujets tels qu’un signe, son objet et son interprétant.
  • Le signe est quelque chose qui tient lieu pour quelqu’un de quelque chose d’autre. Il crée dans l’esprit d’une personne un signe autre (interprétant).

Les caractéristiques du signe

  • Arbitraire
  • Conventionnel

L’énonciation (Carontini)

  • C’est le point de vue de l’acte communicationnel.
  • C’est le processus de construction du message ou de constitution du signe.
  • É= S+O

Mise-en-média

  • C’est l’étude du signe médiatisé sous l’angle conjugué de l’énonciation et de la représentation.

Texte, récit, discours et narrativité

Mise-en-média

  • Étude d’une production-média sous l’angle conjugué de l’énonciation et de la représentation.

Le texte chez Kristeva et Genette

  • Toute production de sens organisée autour de conventions discursives.
  • Textes: livre, film, émission télé, radio, site internet, etc.

Double orientation du texte

  • Vers système signifiant dans lequel il se produit.
  • Vers le processus social auquel il participe en tant que discours.

Texte : nature et structure

  • Récit: contenu narratif structuré et organisé pour raconter une histoire.
  • Discours: ils reflètent et façonnent la société de laquelle ils émergent.

Le dialogisme chez Bakhtine

  • Tout texte est en dialogue avec son contexte socio-discursif d’émergence.

Le récit

  • C’est l’organisation des signes dans un système cohérent qui obéit à certaines règles à partir desquelles un auteur peut raconter une histoire.

Le récit : constituantes

  • Le récit est organisé autour d’une histoire racontée: la diégèse.
  • Le récit répond aussi d’une structure interne: la trame narrative.

Le texte et le récit : considérations pratiques

  • Le texte prend la forme d’un récit qui articule une diégèse sur la base d ’une trame narrative.

Les constituantes narratologiques du récit

  • Une constance: Todorv, Propp, Barthes, Éco, Greimas
  • Protagonistes
  1. Ils sont les personnages du récit
  2. Ils sont ceux qui parlent et qui agissent dans le récit.
  3. Ils sont ceux de qui l ’ont parle dans le récit.
  • Enjeux
  1. Ils sont les actions principales autour desquelles s ’organise le récit.
  2. Ils sont les valeurs ou les motifs qui guident les actions des protagonistes.
  3. Fondement du récit.
  • Espace
  1. L’espace constitue le ou les lieux qui sont convoqués par le récit.
  2. L’espace peut aussi référer au contexte dans lequel se déploient les personnages.
  • Temps
  1. Temps de lecture
  2. Temps de l’énonciation
  3. Temps du récit
  4. Temps représenté

Introduction à la sémiotique du langage visuel

Le langage visuel : introduction

  • Identification des constituantes fondamentales du langage visuel.
  • Étude du langage visuel à titre de texte, de discours et d ’argument.

La structure et l’organisation du texte visuel

  • Énonciation: la structure interne du texte.
  • Représentation: l ’envergure discursive du texte.

Postulat 1 : un biais théorique

  • Le texte visuel n ’est jamais une production de sens aléatoire ou fortuite. Il résulte d ’une construction de sens.
  • En ce sens, il n ’existe pas de sens naturel de l ’image.

Postulat 2 : un autre biais

  • Le langage visuel répond d ’une grammaire des signes visuels.
  • Donc, une image ne vaut jamais mille mots!

Postulat 3 : un bais inévitable

  • Le texte visuel représente quelque chose. Il est, par définition une figure de rhétorique.
  • Le langage naturel est l ’outil privilégié pour verbaliser les perceptions visuelles.

Postulat 4 : un dernier biais pour l’interprétation

  • Le langage naturel traduit les perceptions organisées par le texte visuel.
  • Le langage naturel ne constitue pas la plus petite unité de sens du texte visuel.

Le texte visuel selon Kristeva

  • Le texte visuel est une production de sens organisée autour d ’une grammaire du langage visuel.
  • Le texte visuel, comme le texte écrit, est doublement orienté.
  • Vers le système signifiant dans lequel il se produit (grammaire du langage visuel).
  • Vers le processus social auquel il participe en tant que discours.

Le texte visuel : enjeux et perspective

  • Le texte visuel s’adresse particulièrement à la perception du lecteur.
  • Cette perception se construit autour de ressemblances avec les objets du réel.
  • Le texte visuel n’est, par nature, que la juxtaposition ou la superposition de couleurs, de formes et de textures organisées de façon à ressembler à quelque chose (représentation).

Le plan distinct du texte visuel selon Saouter

  • La plasticité: elle concerne l’organisation de la perception dans un espace pré-déterminé.
  • L’iconicité: elle concerne la nomination (le fait de nommer), par analogie, de cette perception.

Le processus d’énonciation

  • Il est l’opération conjuguée, sur la base du langage visuel, de la plasticité et de l’iconicité.
  • L’articulation plastique/iconique constitue le lieu où l’énonciateur construit du sens autour d’une vision du monde particulière.

Les 4 constituantes de la composition

  • Le cadre: il constitue les limites de l ’espace dans lequel est déployé le réseau des surfaces et des lignes.
  • Le réseau: Par la disposition des lignes et des formes sur la surface, le réseau constitue le trajet perceptuel proposé au lecteur. Il propose des trajectoires de lecture.
  • La fragmentation: elle est une figure qui consiste à subdiviser la surface globale du texte visuel en surfaces contenant leurs propres réseaux de lignes et de formes.
  1. Juxtaposition: l’entièreté des bords des cadres est visible sans discontinuités.
  2. Superposition: un des cadres empiète sur un autre cadre.
  3. Insertion: un cadre dans un autre.
  • La texture: elle est un amalgame d’effets colorés et lumineux qui créer une impression de texturation du support. Elle est une construction délibérée de la pigmentation du support (ou de l’impression de pigmentation du support).

Modèle : la plasticité

Modèle narratologique

Le langage visuel : l’iconicité

L’iconicité : définition de Saouter

  • L’iconicité désigne les interventions qui sont faites dans le plan plastique pour organiser le registre des contrastes de telle manière qu’une nomination des formes, lignes et composition puisse être effectuée.

L’iconicité : enjeux

  • Les paramètres de l’iconicité sont établis en fonction d’une relation d’isomorphisme (ressemblance) entre le réel et sa représentation.

Les figures de l’iconicité

  • Espace
  • Temps
  • Protagonistes
  • Enjeux

Les 5 figures de l’espace

  • Champs/hors-champs
  • Le cadre discrimine ce qui fait partie du champ de la représentation.
  • Tout ce qui n’en fait pas partie constitue le hors-champs.
  • Contextualisation/décontextualisation
  • Contextualisation: consiste à proposer un espace de représentation suffisamment défini pour comprendre l’insertion d’un sujet dans un environnement.
  • Décontextualisation : consiste à effacer suffisamment les marques de l’espace pour rendre impossible l’identification du lieu dans lequel est inscrit un sujet.
  • Taille des plans
  • La taille des plans correspond à la mesure de la proximité de l’observateur par rapport au sujet ou à l’objet observé.
  1. Gros plan
  2. Plan épaule
  3. Plan poitrine
  4. Plan taille
  5. Plan genou
  6. Plan d’ensemble
  • Échelle des plans
  • L’échelle des plans correspond à la présence ou à l’absence de la figure de la profondeur de champs.
  • Point de vue

Le point de vue traite de la position ou de la perspective du récepteur de la représentation visuelle. C’est la situation d’observation de l’observateur. Stratégie très efficace pour construire une représentation sociale.

Les types de point de vue

  • Frontal
  • En plongée
  • En contre-plongée
  • Latéral

MODÉLISATION DU COURS

Merci à Yvon Laplante

Théories et modèles (Les grandes théories : le paradigme narratif) mardi, Déc 15 2009 

GCO-1001

LE PARADIGME NARRATIF DE FISCHER

1- Problématique

1- D’après Fischer, on a trop souvent mis l’emphase sur la rationalité dans la communication / dans le sens de la logique scientifique (cf. Mucchielli et le tiers-exclus…)et de la réflexion sur la correspondance des moyens et des objectifs.

  • On est allé jusqu’à définir l’homme comme essentiellement un être de raison qui met de côté ses émotions, sentiments et valeurs pour décider (en commun ou tout seul de la vérité).

2- L’exercice pratique de la raison consiste à articuler des moyens et des objectifs (solutionner un problème) par le biais de la communication avec les autres ou avec soi-même.

  • Résoudre un problème, c’est communiquer.

3- Cette communication rationnelle, de l’avis de Fischer, n’épuise pas la totalité de l’expérience de la communication sociale.

  • Au contraire, on restreint ce sur quoi doivent se baser les décisions et les actions humaines (i.e. la communication) au seul champ de la logique.
  • Et, on ignore les sentiments, les valeurs et l’esthétique. Si on doit tenir compte de ces éléments, la communication serait plus que seulement rationnelle.

4- La communication rationnelle à présupposer que :

a) Les meilleures actions et décisions sont toujours et devraient toujours être fondées sur des échanges rationnels, i.e. des informations qui proviennent d’experts techniques.

b) Que les gens sont rationnels, i.e. ils réfléchissent toujours sur les moyens les plus efficaces (moins de coût / énergie / temps) qui peuvent leur permettre d’atteindre leurs objectifs, sans se laisser dévier par les émotions, valeurs et préférences esthétiques coûteuses.

c) Que les gens prennent des décisions en se basant sur des arguments (des avis / opinions) d’autorité, i.e. sur ce que dit une élite (de technocrates, d’experts, de techniciens) dans une situation donnée (légale, scientifique, législative). Ce qui restreint considérablement la démocratie d’après Fischer car alors, tout le monde ne peut pas avoir droit au chapitre.  La communication ne serait donc pas participative ?

d) La rationalité serait déterminée par la quantité de connaissances et la manière d’argumenter ou de les faire accepter, i.e. le style de communication.

e) Le monde est un puzzle qu’on peut résoudre en se servant des armes de la logique telles que la déduction (on part d’une loi générale pour arriver au cas particulier) ou l’induction (on part des cas particuliers pour arriver à une loi générale).

  • Fischer trouve tout cela limitatif et élitiste (anti-démocratique).
  • Il propose de dire que l’homme n’est pas un animal rationnel mais un animal narratif, i.e. un être dont l’essence est de faire des récits ou de raconter des histoires pour justifier le caractère sensé de ses actes, i. e. donner un sens à ces actions ; un être qui base ses actions et ses décisions sur des récits (qu’en utilisant comme une ressource, il contribue à reproduire).
  • Pour Fischer, les gens sont plus persuadé par une bonne histoire / récit qu’un bon argument. Le bon récit les fait bouger parce que c’est leur essence. (lien avec logos pathos de socio po)

1.1 La structure

1- Le récit est une narration, un compte-rendu verbal ou non-verbal ayant une séquence d’événements auquel on peut attribuer un sens, i.e. qu’on peut interpréter. (cf. le programme narratif en sémiotique).

  • Le récit est une action symbolique, i.e. une suite de paroles ou d’actes ayant un sens pour ceux qui la crée, la vivent ou l’interprète. Il contient presque toujours un coda / une injonction / ordre.

2- La rationalité narrative est un mode d’évaluation de l’importance / la recevabilité des récits basés sur la cohérence narrative et la fidélité (résonance) narrative du récit comme critères universels.

3- La cohérence narrative décrit la consistance (interne) avec laquelle les personnages agissent.

  • C’est le test qui consiste à savoir si l’histoire  » tient « .
  • La cohérence narrative comporte trois aspects :

a) La cohérence structurelle : le degré auquel les éléments de l’histoire ne se contredisent pas.

b) La cohérence matérielle : le degré auquel le récit raconté est congruent avec d’autres récits qui lui sont reliés (ou du même genre ou traitant du même thème ou sujet).

c) La cohérence des personnages : la mesure à laquelle les personnages du récit sont crédibles (believable), i.e. se comportent de façon plus ou moins prévisible par rapport au sens commun / représentation sociale.

4- La fidélité narrative décrit la véracité ou la mesure à laquelle on peut s’y fier pour agir ou pour décider (de sortir avec X ; de quitter X ; d’accepter / refuser une chose …).

  • La fiabilité d’un récit dépend des bonnes raisons qui y sont présentées. Pour cela, le récit doit être raisonnable et se fonder sur des valeurs sous-jacentes au récit et auxquelles celui qui écoute peut s’identifier et, sur cette base (bonnes raisons et identifications aux valeurs) accepter ou rejeter l’injonction / ordre / avis …

1.1.1 La logique des raisons construit l’histoire sur 5 ingrédients ou éléments qui sont donc de bonnes raisons de l’accepter :

  • 1. Les faits affirmés sont-ils vraiment factuels ? Se sont-ils réellement passés ? (factualité).
  • 2. A-t-on omis ou pas des faits ? Les a-t-on distordus ? (distorsion).
  • 3. Quel est le modèle de raisonnement ? (induction / déduction / a fortiori / a posteriori …).
  • 4. Jusqu’à quel point les arguments ou les affirmations sont pertinentes (ont un rapport avec) par rapport à la décision à prendre ou le problème à résoudre.
  • 5. Est-ce que toutes les dimensions du problème / solution sont touchées par l’histoire ? (exhaustive).

1.1.2  Les valeurs sont implicites aux récits qu’elles fondent. Un récit avec une rationalité narrative doit :

  • 1. Posséder des valeurs implicites ou explicites identifiables.
  • 2. Posséder des valeurs appropriées à la décision à prendre et dont parle le récit.
  • 3. Établir les effets (plus ou moins) de l’adhésion aux valeurs du récit.
  • 4. Montrer que ses valeurs sont validées / confirmées par l’expérience vécue (du genre  » tout le monde le fait  » …).
  • 5. Montrer que ces valeurs dans le récit respectent l’idéal humain d’une conduite basée sur: -La vérité – le bon – la beauté – la santé – la sagesse – le courage – la tempérance – la justicel’harmoniel’ordre – la communion l’amitiél’unité spirituelle.

1.2 Le modèle :