J’ai toujours aimé désobéir.  J’ai toujours adoré franchir les règles que je ne trouvais pas justifiées.  J’ai commencé à fumer pour faire chier ma mère, j’ai commencé à boire pour faire chier mon père.  J’ai toujours critiqué ouvertement leur façon de se plier aux exigences de tous et chacun.  J’ai toujours été triste de les voir s’apitoyer sur le sort de leur petit monde, né pour un petit pain.  Je ne leur ai jamais demandé la permission pour faire quoi que ce soit.  J’ai toujours adoré obstiné mes professeurs en public, voir les malaises que je créais autour de moi.  J’aime ça, c’est comme ça.  J’ai perdu mon permis par mépris des règles de vitesse qui encadrent nos routes.

Je ne suis pas un exemple, mais je ne suis pas une exception.  Je fais partie d’une génération d’enfants-rois que vous regrettez, mais que vous avez élevés.  Une génération d’enfants-rois qui n’a pas peur de vous, qui n’a pas peur de vos lois, parce que justement, ce sont VOS lois.  Pas les nôtres.

Notre société est ouverte, égalitaire, équitable, juste et confiante.  Elle voit plus loin que sa haie de cèdres, elle voit plus loin que l’auvent de son Winnebago installé dans un camping de gens absents et vides, qui gobent ce qu’on leur dit par la voie des informations télévisées et publiées.  Nous avons bâti notre propre société à l’écart de la vôtre, et vous pourrez toujours critiquer, mépriser, ou dire que nous ne sommes que des enfants gâtés qui ne connaissent rien à la vie, ça ne changera rien.  Parce qu’on s’en fout de ce que vous pensez.  Vous vous êtes fait une révolution tranquille que vous avez oubliée après votre premier chèque de paye.

Vous ne voulez pas nous entendre parce que vous avez encore le loisir de ne pas nous entendre.  Mais vous oubliez que demain, c’est nous qui seront au pouvoir.  Au pouvoir d’une société que nous aurons façonnée à notre image, selon nos lois et nos règlements.  La désobéissance civile vous importune, mais c’est ce qui nous nourrit. C’est vous qui nous l’avez appris.

On vous a vu travailler pour un boss que vous détestiez, pour finir avec une maigre pension qui allait vous permettre d’enfin repeinturer votre clôture, d’enfin vous permettre de retourner à Old Orchard.
Le bruit vous incommode, on le sait.  C’est pour ça qu’on en fait.  Pour que vous compreniez qu’on en a plein le dos de votre société tournée vers le profit et l’argent, sans aucune reconnaissance pour le bonheur de vivre, quotidiennement et toute sa vie.  Des sacrifices, on en fait, mais pas les mêmes que vous.  On sacrifie notre avenir pour celle des générations que nous mettrons au monde.

La majorité silencieuse, dont vous faites partie, devrait peut-être se mettre à parler.  Vous vous êtes tus si longtemps, que vous avez oublié les mots.  Ceux qui vous ont mis au monde.

Mais comme nous bâtissons une société égalitaire et équitable, nous vous prions d’enfin vous faire entendre.  Cessez de vous cacher derrière des sondages, cessez de vous faire prêtez des intentions par des médias achetés à coups de publicité, et parlez, criez, faites vous entendre, une dernière fois.
Je ne vous demande pas d’être d’accord avec nous, je vous demande juste de vous faire entendre, de dire ce que vous pensez et de vous mobilisez, vous aussi.
Je ne peux pas croire que la majorité silencieuse est si satisfaite d’un gouvernement qui n’a cessé de l’exploiter, tous partis confondus.  Je ne peux pas croire, que c’est l’avenir que vous voulez pour les enfants de vos enfants.
Vous l’avez fait la désobéissance civile, et elle vous a profité.  Ne nous empêcher pas d’avoir nous aussi notre mot à dire dans la société qui est désormais la nôtre, que vous le vouliez ou non.
On vous aime, on veut vous entendre, cessez de n’être que des pourcentages et des statistiques de sondage qui ne vous représentent pas.
SVP, rejoignez la minorité bruyante, et changeons les choses, ensemble.

MAJ, suggestion de mon ami Steve Généreux! Musicalement vôtre!